Percée technologique dans le développement des infrastructures quantiques connectées
L’internet quantique franchit une étape décisive grâce aux travaux menés dans le cadre du programme européen « Quantum Internet Alliance ». Cette progression, reconnue par la revue Nature, s’appuie sur une innovation majeure : une méthode de calculs quantiques sécurisés élaborée par l’équipe QAT (Quantum Architectures, Algorithms, Applications and their Theory).
Harold Ollivier, qui dirige QAT dans le Département d’Informatique de l’ENS-PSL, fait la lumière sur cette progression : « À l’opposé des tests antérieurs restreints à des connexions entre laboratoires spécifiques, nous avons conçu un véritable prototype intégrant QnodeOS, une interface logicielle universelle. » Cette architecture transcende le cadre expérimental en introduisant une plateforme indépendante du matériel, permettant une interopérabilité future. L’innovation réside dans sa capacité d’extension : l’ajout de nouveaux nœuds devient possible sans modification de la couche informatique.
L’informatique quantique exploite les propriétés physiques quantiques pour traiter l’information, promettant une puissance de calcul exceptionnelle pour certaines opérations impossibles avec les systèmes classiques. À l’instar de l’informatique classique, l’accès à distance aux ressources quantiques devient indispensable, surtout si la répartition des tâches entre les machines peut augmenter les performances.
Cependant, l’interconnexion soulève des enjeux cruciaux de confidentialité et d’intégrité, particulièrement dans les domaines sensibles. L’équipe QAT a développé des protocoles adaptés aux contraintes quantiques, utilisant une technique innovante : mélanger calculs réels et tests de validation. La méthode « blinding » masque la nature des opérations au fournisseur externe, garantissant la sécurité.
Cette recherche s’inscrit dans le projet européen Quantum Internet Alliance (25 millions d’euros, 42 partenaires), illustrant la coordination nécessaire pour faire émerger les infrastructures quantiques. L’objectif : étendre ces avancées à grande échelle.