La cybercriminalité : quand les réseaux sociaux deviennent arme
L’avènement des réseaux sociaux, tout en révolutionnant la communication, a malheureusement aussi ouvert la voie à de nouvelles formes d’abus. La diffamation, le chantage et les atteintes à la réputation s’y propagent désormais à une échelle sans précédent, plaçant la société face à un dilemme complexe : concilier la liberté d’expression et la protection du tissu social. Il n’existe pas de solution miracle, d’autant plus que ces technologies évoluent constamment, rendant difficile d’anticiper toutes leurs implications.
Ce défi se pose à l’échelle mondiale. En Belgique, la qualification des abus sur les réseaux sociaux a fait l’objet d’un débat juridique intense. Bien qu’un tribunal de Liège ait initialement jugé que la diffamation en ligne ne relevait pas des délits de presse, cette décision a été infirmée par la Cour de cassation. Ce va-et-vient juridique met en lumière les difficultés à adapter le droit existant à ces nouvelles réalités. La tendance actuelle privilégie l’application du droit civil, avec un durcissement des sanctions financières pour dissuader les « influenceurs toxiques » et autres diffuseurs de haine.
Le Maroc, à l’instar d’autres nations, est également confronté à ces problématiques. Des individus malveillants exploitent ces plateformes pour nuire aux personnes, aux institutions et à la société dans son ensemble, transformant les réseaux sociaux en exutoire pour la haine et les fausses accusations, voire d’obscénités. L’atteinte à l’honneur et à la dignité via une vidéo virale peut être aussi dévastatrice, sinon plus, qu’une agression physique.
En somme, les réseaux sociaux, s’ils sont des outils puissants, peuvent devenir de véritables dangers lorsqu’ils tombent entre de mauvaises mains, celles de criminels ou de personnes cherchant à propager leur malveillance. Le débat est crucial pour réajuster le cadre légal sans renoncer aux acquis des droits humains, afin de contenir cette « maladie chronique » de la cybercriminalité.